En France, tourner le robinet et se servir un verre d’eau potable semble si simple… qu’on en oublierait que c’est loin d’être le cas !
Pourtant, de la source au verre, il a fallu effectuer plusieurs opérations pour rendre l’eau consommable. Pourquoi ?
Et comment l’agriculture biologique peut-elle jouer un rôle positif dans cette histoire? Les 2 Vaches se penche au-dessus du puits pour répondre à ces questions…
De la source au robinet
L’eau potable que nous consommons provient pour 60 % des eaux souterraines, c’est à dire les nappes phréatiques, et pour le reste des eaux de surface (rivières, lacs, fleuves). L’approvisionnement se fait par « captage » de l’eau, le plus souvent grâce aux puits de forage : en France, il existe environ 34 000 captages d’eau, soit 18,5 millions de m3 d’eau prélevés par jour (1).
Suivant les régions, la composition de l’eau captée est naturellement différente en calcium, en magnésium, en sodium… Mais rares sont celles bonnes à boire sans aucune opération préalable : même les plus limpides peuvent transportent des bactéries, des virus ou des substances nocives pour l’organisme humain, provenant soit du milieu physique naturel, soit des rejets de certaines activités humaines (2).
Avant qu’elle ne soit considérée comme potable et consommée sans danger, l’eau doit répondre à plus de 60 critères bactériologiques et chimiques : elle doit donc être traitée… plus ou moins lourdement. Tout dépendra de la qualité de l’eau captée en milieu naturel : plus elle sera polluée, plus il faudra la traiter pour la rendre potable !
La qualité des ressources meuhnacée
Une bonne nouvelle : depuis quarante ans, les pollutions industrielles, domestiques et urbaines ont nettement diminué. Mais en même temps, celles liées à l’agriculture et à l’élevage ont vachement augmenté. Tirons la sonnette d’alarmeuh : plus de 90% des cours d’eau français sont pollués, en partie à cause des nitrates et pesticides employés par l’agriculture et l’élevage conventionnels !
Cette catastrophe environnementale a aussi de lourdes conséquences financières : entre le traitement des eaux par les usines de dépollution et l’abandon des captages devenus impropres à la production d’eau potable, le coût annuel se situe autour de 54 milliards d’euros (3)! Par exemple, 400 captages ont été abandonnés chaque année entre 1998 et 2008, le plus souvent pour cause de pollutions d’origine agricole (4). Et la pollution croissante des réserves rend les opérations de plus en plus délicates, faisant aujourd’hui du traitement de l’eau une industrie de pointe.
Poursuivre dans la voie d’une agriculture intensive pour investir ensuite dans le traitement de l’eau, abandonner les captages au fur et à mesure… meuh, est-ce bien raisonnable ? Voilà un cercle vicieux dont il faut sortir !
Protéger les captages
Et si on renversait la logique : prévenir plutôt que guérir ? C’est là que l’agriculture bio a tout son rôle à jouer : développer les cultures bio dans les zones de captage d’eau, c’est éviter que les eaux souterraines ne soient polluées par les nitrates et les pesticides.
L’agriculture biologique, parce qu’elle n’utilise ni pesticides, ni engrais chimiques de synthèse, a un impact vachement positif sur la qualité de l’eau : « L’eau sous-racinaire (celle qui va alimenter les nappes) a une concentration nitrique moyenne de l’ordre de 30 mg/l en agriculture biologique, quand il n’est pas rare d’enregistrer des teneurs de plus de 100 mg/l sous les rotations courtes de l’agriculture conventionnelle », confirme J. Garnier, Directrice de recherche au CNRS. Une solution efficace, mais aussi économeuh : à Munich (Allemagne), le développement de la bio autour des captages revient 27 fois moins cher que les coûts estimés de dénitrification. (5)
Depuis le premier Grenelle de l’Environnement (2009), un dispositif de protection a été mis en place autour des 500 zones de captage les plus menacées par les pollutions diffuses. Parallèlement, un comité de pilotage rassemblant les acteurs de l’agriculture biologique et les agences de l’eau a été créé. Meuh il reste encore beaucoup à faire : c’est pour cela que la Fédération Nationale pour l’AB et Eau de Paris ont lancé un appel aux collectivités locales pour dynamiser le développement de l’agriculture biologique. Se meuhbiliser pour favoriser une agriculture respectueuse de l’environnement, c’est vachement important pour protéger durablement nos ressources naturelles en eau !
Sources:
-Site du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie:
http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-eau-potable-en-France,25995.html
http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-preservation-de-la-ressource-en.html
-Site du CNRS :
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/potable/menuRessour.html