Aux Etats-Unis, on mange du maïs transgénique à tous les repas (ou presque) et 80% de l’alimentation des enfants dans le monde en contient dans les aliments transformés. Les 2 Vaches a vraiment envie de tirer la sonnette d’alar-meuh…
L’étude du Professeur Seralini sur les effets des OGM (1) a fait grand bruit, mettant le doigt sur la dangerosité du maïs transgénique NK-603 commercialisé par Monsanto.
Bye bye les cobayes
Comment ont procédé les chercheurs ? Ils ont nourri des rats aux croquettes de maïs transgénique, avec trois dosages différents, pendant 2 ans. Deux ans plus tard , plus des trois-quarts des rats sont tombés malades ou sont morts. A l’appui des conclusions de l’étude, de très impressionnantes photos des malheureux cobayes ayant développé d’énormes tumeurs. C’était la première fois qu’une étude était menée sur une aussi longue durée : jusque-là, les tests portaient seulement sur 90 jours. Or c’est au bout de 4 mois que les premiers cas de mortalité sont apparus… Plus inquiétant encore, ce constat fait à l’issue de l’étude par le professeur Séralini : « Il se pourrait que les faibles doses soient plus dangereuses que les doses plus importantes ».
Pas de quoi ameuhter Bruxelles?
Si cette étude a été critiquée sur certains points de méthode, elle a eu en tout cas le mérite de relancer le débat sur les OGM. Ce maïs NK-603, interdit à la culture en Europe, est autorisé à l’importation et dans la fabrication de produits alimentaires. C’est pas vachement hypocrite, ça ?
L’insuffisance des études menées sur les effets à long terme des OGM sur la santé est évidente. Les ministres français de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé en ont convenu : « cette étude semble confirmer l’insuffisance des études toxicologiques exigées (..) en matière de mise sur le marché de produits transgéniques ». De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), saisie par Bruxelles, conteste la valeur scientifique de l’étude : l’autorisation du maïs NK-603 ne sera pas réévaluée si le chercheur ne fournit pas l’ensemble de ses données. Ce à quoi Séralini rétorque : “Nous allons mettre ces données sur un site Internet public quand l’EFSA fera de même. Il est inconcevable que les données ayant permis l’autorisation des OGM soient secrètes”.
Qui sème bien…
Impossible de parler des OGM sans parler des pesticides : le maïs NK-603 a été génétiquement modifié pour résister au Roundup, herbicide également commercialisé par Monsanto. Le concept est simple : les champs sont arrosés de Roundup, tout meurt, sauf les plants transgéniques.
Pourtant, il est possible de faire autrement : en Bourgogne, l’INRA (3) a prouvé qu’on peut faire rimer écologie et productivité. Cultiver à grande échelle des céréales sans herbicide ? C’est possible, en optimisant l’expérience des agriculteurs et le meilleur des connaissances scientifiques actuelles : pour lutter contre les « mauvaises herbes », les techniciens de l’INRA ont inventé de nouveaux outils, étalé les rotations de culture sur plusieurs années, semé plus tardivement… et récolté avec succès. L’agroécologie sera la science de demain : chercheurs, en avant toute !
Mais dès maintenant, pour manger vachement mieux et éviter de retrouver plein d’OGM dans nos assiettes, tournons-nous vers le bio, qui n’en utilise pas du tout ! Parole de vache !
(1) Etude du CRIIGEN (Comité de Recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), conduite par le docteur Joël Spiroux (président du Criigen) et le professeur Gilles-Eric Séralini. publiée le 19 septembre dans la revue américaine Food and Chemical Technology
(3) INRA : Institut National de la Recherche Agronomique