Si Savante et Pipelette sont fières d’être des vaches laitières, elles aiment beaucoup moins cette vieille expression française : être « une vache à lait », c’est-à-dire exploitée autant que possible, sans jamais se plaindre…
Au niveau européen, la législation ne réglemente pas les conditions de vie des vaches laitières. L’Union Européenne, qui a légiféré sur les poulets, les poules pondeuses et les porcs, les a visiblement oubliées ! Pourtant, les conditions de vie dans certains élevages sont assez terribles. Et les conséquences connues : par exemple, un rapport de 2009 de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité alimentaire)(1) indique clairement qu’un « accès limité ou inexistant à des enclos extérieurs a un effet néfaste sur la santé et le bien-être des vaches laitières. Le risque de maladies diverses est augmenté : boiterie, mastites, infections bactériennes… ». C’est pour cette raison que notre partenaire CIWF, rejoint par d’autres associations, a pris l’initiative de lancer une grande campagne en faveur du bien-être des vaches laitières : la pétition, qui a recueilli 300000 signatures, vient d’être remise ce 23 octobre à la Commission européenne. L’objectif est d’obtenir une directive fixant des normes minimales de protection des vaches laitières dans tous les pays européens, ce qui n’est pas le cas actuellement, pour leur garantir de bonnes conditions de logement, d’alimentation, de santé et la possibilité d’exprimer leurs comportements naturels. Espérons que la cause des vaches sera entendue : 23 millions de vaches laitières en UE, c’est presque l’équivalent d’un petit pays ! Il serait temps d’obtenir un cadre réglementaire !
Au moins, la réglementation bio se préoccupe du sort des vaches laitières : consommer des produits laitiers issus de l’agriculture biologique, c’est aussi se donner l’assurance que les vaches laitières sont élevées dans les meilleures conditions possibles. Le cahier des charges pour les éleveurs bio est très précis. Par exemple, il est absolument interdit d’attacher les animaux, alors que l’élevage entravé se pratique encore. Les herbivores accèdent au pré dès que les conditions le permettent, et le plus souvent possible. Les vaches sont nourries avec des aliments issus de l’AB, majoritairement produits par l’exploitation. Le cahier des charges définit aussi une surface minimale par animal, ce qui n’est pas le cas en élevage conventionnel : 6 m2 par animal en bâtiment, et surtout deux vaches laitières par hectare en pâturage –parce que pour Savante et Pipelette, rien n’est meilleur que le grand air ! Respecter le bien-être animal fait donc partie des principes de base de l’agriculture bio.
Les 2 Vaches, toujours du côté des vaches, a choisi d’aller plus loin. Bien sûr, elle a soutenu activement la campagne en faveur du bien-être des vaches du CIWF. Bien sûr, elle se fournit exclusivement en lait auprès d’éleveurs bio qui respectent ce cahier des charges. Mais pour que ses vaches soient encore plus heureuses, avec l’aide de fermiers partenaires et du CIWF, elle a défini 8 critères indicateurs du bien-être des vaches laitières : l’état d’engraissement, le score de locomotion, le taux de réforme, le taux de mammites, le comportement du troupeau, l’indice de confort, le nombre de jours au pâturage par an et l’état de propreté des vaches. Un technicien réalise ensuite un audit deux fois par an, en hiver et en été, dans les 12 fermes bio normandes partenaires. Et Les 2 Vaches encourage le progrès, avec une prime pour les éleveurs ayant les meilleurs résultats sur ces indicateurs de bien-être animal.
Les 2 Vaches s’engage concrètement pour proposer des produits laitiers issus d’élevages les plus respectueux possible du bien-être animal. Elle croit qu’un modèle alimentaire d’avenir doit concilier les exigences de production et le bien-être des vaches laitières : favoriser la production de lait au détriment de la santé des animaux, non meuhrci . Des vaches heureuses pour des yaourts vachement bons, c’est quand même vachement plus bio !
(1) Autorité européenne de sécurité des aliments, 2009 – Avis scientifique concernant le bien-être des vaches laitières par rapport aux troubles métaboliques et aux troubles de la reproduction basé sur une évaluation du risque avec référence particulière à l’impact des stabulations, de l’alimentation, de la prise en charge et de la sélection génétique