Le label Bio est une certification, délivrée par un organisme public ou privé autorisé. C’est la garantie que le produit que vous allez consommer respecte le cahier des charges bio.
Actuellement, il existe non pas un seul mais plusieurs labels bio. Qu’ont-ils de différent ? Que signifient-ils ? Petit tour d’horizon pour s’y retrouver et mieux comprendre ce que sont ces 6 labels bio.
2 labels officiels, reconnus par les pouvoirs publics français
Le label bio de l’Union européenne, surnommé “eurofeuille” : c’est un label qui existe depuis 2010, certifiant que le produit est conforme au règlement sur l’agriculture biologique de l’Union Européenne*. Valable dans toute l’UE, il est géré en France par le ministère de l’Agriculture, à travers l’Agence Bio et l’INOA (Institut National de l’Origine et de la Qualité).
Les principaux critères retenus pour être certifié bio sont :
- L’absence de pesticide, d’engrais artificiel et d’OGM (le seuil de présence accidentelle doit être inférieur à 0,9%)
- Le bien-être des animaux (interdiction d’utiliser des hormones, de pratiquer le gavage, l’élevage en cage…)
- La préservation de la qualité du sol (rotation pluriannuelle des cultures)
- la mixité bio/non-bio autorisée sur une même exploitation sous conditions
- la traçabilité et le contrôle à tous les stades
- ni arômes ni colorants artificiels
- pas d’irradiation et d’ionisation des produits
En outre, les aliments peuvent être étiquetés comme étant bios uniquement si :
- 100% du produit agricole fini est bio (fruits, légumes par exemple)
- pour les produits préparés, si 95 % au moins des ingrédients agricoles satisfont aux normes requises
- provenant de pays hors UE, ils sont produits et contrôlés dans des conditions identiques ou équivalentes à celles s’appliquant aux agriculteurs biologiques de l’UE.
À côté du logo bio de l’UE doivent être indiqués :
- le nom du producteur, du préparateur ou du distributeur,
- le lieu où les matières premières agricoles utilisées dans le produit ont été produites
- le numéro de code de l’organisme national de certification**
Le label Agriculture biologique (ou label AB) : crée en 1985, c’est le label national français, garantissant les respect de la réglementation en vigueur en France. Mais depuis le 1er janvier 2009, les critères du label AB sont alignés sur ceux du label bio européen : les deux labels sont donc équivalents.
L’idée est qu’à terme, d’ici quelques années, le label bio européen soit le seul label en vigueur. La feuille étoilée va donc remplacer progressivement le logo français AB, dont l’inscription n’est déjà plus obligatoire. Pour le moment, le temps de la transition, on voit souvent les deux logos associés, parce que le label AB est à ce jour plus connu, mieux identifié et mieux compris par les consommateurs français.
4 Labels privés et indépendants
Bio Cohérence : c’est une marque de certification privée, créé en 2010 en réaction à l’alignement du cahier des charges bio français sur le cahier des charges européen. Les critères de certification Bio Cohérence sont plus stricts que ceux de l’Union Européenne. Les contrôles sont réalisés par les mêmes organismes certificateurs autorisés.
Pour obtenir ce label, les produits doivent d’abord être certifies bio par le label UE, et en plus :
- être cultivés, produits et transformés sur le sol français
- qu’ils ne contiennent absolument aucune trace d’OGM
- qu’ils ne contiennent aucun ingrédient non biologique
- que les fermes pratiquent une agriculture 100 % biologique (non mixte)
- que les animaux reçoivent une alimentation 100 % biologique
Bio Cohérence est donc en quelque sorte un complément au label bio UE.
Demeter : le label Demeter certifie des produits issus de l’AB et utilisant les principes de l’agriculture biodynamique, donc à la fois bios et bio-dynamiques.
La bio-dynamie se base sur des principes ésotériques. Elle accorde une grande importance à la fertilité et la santé des sols, qui doivent être “dynamisés”, ainsi qu’à l’influence des astres dans la production agricole. Le respect des rythmes du vivant, à la fois saisonnier, lunaire et cosmique, est essentiel dans cette pratique.
Autre “label complémentaire”, celui de la marque Biocoop.
Aux critères de l’UE, il ajoute des critères concernant le respect de l’environnement, dans la pratique de vente et commercialisation :
- priorité aux productions locales situées dans les 150 km autour des magasins
- priorité aux produits de saison
- aucun produit transporté en avion
Nature & Progrès : un label pionnier, puisqu’il a vu le jour en 1971 ! Il est issu d’une association de consommateurs et d’acteurs du monde agricole.
Nature&Progrès est un label qui se différencie sur deux grands points : il n’exige pas que les exploitations et productions obtiennent la certification bio de l’EU. Ensuite, les contrôles de respect du cahier des charges ne sont pas réalisés par les organismes certificateurs autorisés, mais en concertation par un consommateur et un producteur.
Le cahier des charges, qui reprend les grands axes de celui du label Bio Cohérence, ajoute que les fermes ne doivent pas être localisées à moins de 500 mètres des grands axes routiers ou à proximité d’exploitations polluantes.
A côté de ces “labels généraux”, on peut également mentionner les labels relevant du commerce équitable, comme “Ensemble”, de la marque Biocoop, ou “Bio Partenaire”. Pour ceux-ci, autant que la question du bio, c’est celle des engagements et relations entre producteurs et distributeurs qui est primordiale.
*https://ec.europa.eu/agriculture/organic/eu-policy/eu-rules-on-production/legal-frame_fr
** http://www.agencebio.org/les-organismes-certificateurs