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La Bio Kezako ?
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26/04/21

Je suis partout : dans l‘air, dans l’eau, dans les sols, je suis aussi ancienne que la vie sur Terre, je suis précieuse et indispensable à l’homme, et pourtant menacée par son activité. Qui suis-je ? La biodiversité !

La biodiversité, c’est la diversité de la vie sur terre : elle concerne l’ensemble des êtres vivants, mais aussi les interactions qu’ils ont entre eux et avec le milieu où ils vivent. Ce ne sont pas simplement les insectes, les animaux et les arbres : c’est aussi et surtout la façon dont tout est relié.

Pourquoi la biodiversité est-elle vachement importante ?

Si nous perdons un élément de la biodiversité, tout le reste en est affecté : toutes les espèces – y compris les humains – sont reliées entre elles et dépendent les unes des autres pour leur survie.

Chaque écosystème, qu’on peut imaginer comme une unité, est un équilibre dynamique avec un fonctionnement vachement bien rôdé. Quelle que soit l’échelle (petit jardin, lande, forêt, mare, océan…) chacun des éléments y joue un rôle indispensable à l’existence des autres, comme un mécanisme qui ne peut fonctionner que si toutes les pièces sont bien en place.

Par exemple, à première vue, on ne sent pas dépendant des lombrics : pourtant, en creusant des galeries, ils se chargent d’aérer les sols, permettent à l’eau de pénétrer, fertilisent la terre en digérant les résidus organiques, donc permettent à une belle herbe grasse de pousser… herbe dont les vaches se régalent, vaches qui donnent du bon lait bio, bon lait bio avec lesquels on fabrique de bions yaourts. Les lombrics sont un exemple parmi d’autres : plein d’autres éléments vivants jouent leur rôle dans le précieux écosystème de la prairie et rendent d’indispensables  « services écosystémiques ».

Pour apprécier l’évolution de la biodiversité, l’un des indicateurs les plus utiles est l’observation des espèces : le nombre d’espèces animales et végétales, appelée aussi “richesse spécifique”, et leur abondance, c’est  à dire leur densité dans l’espace observé. En comparant ces données sur deux milieux différents, ou à deux moments différents pour un même écosystème, on peut avoir une idée assez précise de l’état de santé de la biodiversité.

De plus en plus d’espèces meuhnacées…

Depuis le Sommet de la Terre de 1992 à Rio, la préservation de la biodiversité est devenue un enjeu planétaire : on constate partout sur la planète une diminution progressive de la biodiversité, dite érosion, voire une extinction de certaines espèces. Entre autres les insectes, qui représentent quand même 80% des espèces animales : les observations de terrain menées dans le monde entier depuis une vingtaine d’années dans le monde entier démontrent que leur nombre diminue inexorablement.

“Partout la situation est extrêmement préoccupante”, observe Philippe Grandcolas, Directeur de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité. “En Europe ou en Amérique du Nord par exemple, les populations d’insectes dont de nombreux pollinisateurs, comme les abeilles sauvages ou les papillons, sont en net recul dans les paysages mixtes agricoles. La diminution flagrante des traces d’insectes— moucherons, bourdons, papillons, etc. — sur les pare-brises en Europe n’est pas une légende : elle a même été quantifiée et grimpe jusqu’à plus de 80 % dans certaines régions !”.

Or la plupart des cultures doivent être pollinisées : “Il est fort probable qu’à moyen terme la dégradation de ce « service gratuit » ne franchisse un point au-delà duquel il sera difficile de faire face. Polliniser à la main comme on y est parfois déjà obligé dans certaines régions, ou avec des drones, est au mieux une gageure ou une coûteuse absurdité”, poursuit-il.

En France, qui abrite l’un des patrimoines naturels les plus riches du monde, la Liste rouge nationale* évalue le risque de disparition des espèces à l’échelle du territoire : en l’état actuel des connaissances, 26 % des espèces évaluées présentent aujourd’hui un risque de disparition au niveau français, ou ont déjà disparu…

… par l’activité humaine !

Les trois quarts de l’environnement terrestre ont été « sévèrement altérés » par l’action humaine. L’érosion de  la biodiversité n’est ni une fatalité, ni une évolution naturelle : les activités humaines sont responsables de cette érosion de la biodiversité.

Des chercheurs de 50 pays ont classé les pressions sur la biodiversité en fonction de l’importance de leur impact au niveau mondial. Par ordre croissant, du plus impactant au moins impactant :

La destruction des habitats : dans le monde, la déforestation est le premier facteur de perte d’habitats. En France, la principale cause de perte des habitats naturels est liée à l’augmentation de l’urbanisation qui artificialise les sols et à l’intensification de l’agriculture.

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La surexploitation des ressources : la quantité de ressources naturelles qui est extraite chaque année a presque doublé depuis 1980. La surexploitation concerne aussi bien les ressources naturelles non renouvelables que les renouvelables, exploitées au-delà de leur capacité de renouvellement.

Le changement climatique : la quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère par les activités humaines a doublé depuis 1980 et est à l’origine d’une augmentation de la température moyenne de la planète. On  constate le déplacement des espèces et des habitats plus au nord ou vers des altitudes plus élevées, ce qui va modifier profondément les écosystèmes et les paysages. Les espèces qui ne pourront pas s’adapter sont menacées. À l’inverse, la biodiversité agit sur les grands cycles biogéochimiques (eau, CO2, etc.) : certaines régions du monde très riches en biodiversité, comme l’Amazonie, jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat.

Les pollutions : les pollutions induites par les activités humaines sont nombreuses et diverses : pollutions mécaniques (liée à l’extraction, mines, carriers, etc.), pollution plastique (multipliée par 10 au cours de ces 40 dernières années), pollution chimiques (métaux lourds, produits phytosanitaires…).

Enfin, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes et l’accroissement de la population humaine sont aussi des facteurs qui pèsent sur la biodiversité.

Plus de bio, c’est vachement meuh pour la biodiversité !

En tant que citoyens, nous pouvons aussi à notre échelle faire meuh pour préserver la biodiversité. Par exemple :

  • En diminuant sa quantité de déchets : éviter les produits sur-emballés, réparer, recycler, trier…
  • en bannissant les produits toxiques ensuite rejetés dans les canalisations, (comme les liquides “déboucheurs”),
  • en jardinant sans pesticides
  • en choisissant des produits de bricolage le moins polluant possible…
  • en vérifiant systématiquement que le pictogramme “dangereux pour l’environnement” ne figure pas sur le produit que l’on utilise,
  • Et en mangeant bio !

Le mode de production biologique, qui n’utilise pas de pesticides de synthèse ni d’intrants chimiques est beaucoup plus respectueux de la biodiversité. L’objectif est une production durable, sur des sols naturellement vivants, qui n’épuise pas les ressources naturelles mais en tire le meilleur parti.

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Par exemple, pour produire du lait bio, nos vaches passent l’essentiel de leur temps en plein air, à pâturer dans la prairie bio fertilisée par leurs propres déjections. En moyenne, par hectare de prairie bio on trouve : une seule vache (pour leur bien-être comme  pour prévenir le tassement du sol, le surpâturage, la pollution et l’érosion des sols), plus de 3 tonnes de lombrics, des abeilles, des papillons, et plein d’autres petits insectes : ça en fait du bio monde !

Parce que chaque geste compte, meuhbilisons-nous pour un monde plus bio !

Petit lexique de la biodiversité

  • Anthropique : Se dit d’un milieu ou d’un site modifié par l’activité humaine.
  • Biodiversité : L’ensemble des organismes vivants sous toutes leurs formes et leurs dynamiques. La biodiversité peut être pensée selon trois échelles : la génétique, les espèces et les écosystèmes.
  • Biomasse : Masse totale de matière formée par les organismes vivants, dans un biotope donné, à un moment donné. Elle peut être estimée par unité de surface s’il s’agit d’un milieu terrestre ou par unité de volume s’il s’agit d’un milieu aquatique.
  • Ecosystème : L’ensemble formé par les organismes vivants (appelé biocénose) et leur environnement (sol, air, eau etc. appelé biotope). Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d’échange d’énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie dans un équilibre dynamique.
  • Service écosystémique : L’ensemble des biens et services rendus par la nature (eau, air, nourriture, climat, couverture végétale,…) nécessaires à la survie, au bien-être et au développement de l’humanité.

*La Liste rouge nationale : élaborée en coordination par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et par le Muséum national d’histoire naturelle (UMS PatriNat)

Sources :

https://ofb.gouv.fr/quest-ce-que-la-biodiversite

http://www.biodiversite-positive.fr/

https://lejournal.cnrs.fr/articles/declin-des-insectes-lurgence-dagir

https://naturefrance.fr/les-especes

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2019-02/datalab-48-cc-biodiversite-les-chiffres-cles-edition-2018-decembre2018a_1.pdf




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