Tout le monde, ou presque, sait que l’agriculture bio n’utilise pas de produits chimiques de synthèse. C’est évidemment vrai, mais le bio c’est bien plus que ça ! L’agriculture biologique, c’est un mode de production et de transformation plus respectueux de l’homme, de la planète et des animaux, – du vivant en général. En bio, les moyens comptent autant que la fin, et ça change tout. Durabilité, valorisation des cycles naturels, autonomie, prévention, équité : en 5 mots clés, retour sur les grands principes de la bio !
L’agriculture bio est durable
Ce n’est pas un hasard si le mot est formé à partir du grec « bios », la vie ! En bio, on cherche à produire en prenant soin du vivant, sans épuiser les ressources et en pensant à l’avenir. La révolution agricole des années 50 a permis d’augmenter les rendements en s’appuyant sur l’utilisation intensive de la chimie et de la mécanique, avec les conséquences que l’on sait : pollution de l’air et de l’eau, pesticides dans les fruits et légumes, impact climatique, surendettement des paysans… Le modèle a atteint ses limites. Au contraire, la bio vise à nourrir la population et développer l’économie, tout en limitant son impact sur l’environnement pour ne pas compromettre les ressources des générations à venir.
Par exemple, la bio prend le plus grand soin des sols : plus le sol est nourri naturellement, plus il sera vivant et fertile. Un peu comme nous, bien reposés et bien nourris ! Si on le « force » à coup d’engrais chimiques, il sera de moins en moins productif, jusqu’à l’épuisement et il faudra alors recourir massivement à des adjuvants chimiques pour compenser : un vrai cercle vicieux !
La bio respecte et valorise les cycles naturels
La nature nous offre un système vachement bien fait : si on le valorise, les résultats sont là, et pour longtemps. Pour maintenir la fertilité des terres, la bio alterne les cultures et recourt éventuellement à l’épandage d’engrais organique et de compost. Grâce à la rotation, voire la mise en jachère, le sol peut se reposer, se régénérer, et le cycle de développement des adventices et insectes ravageurs est naturellement rompu.
En privilégiant un travail du sol superficiel, la bio laisse toutes les petites bêtes faire le leur en profondeur. Par exemple, on peut compter sur les vers de terre pour aérer et favoriser la pénétration de l’eau. D’autres micro-organismes participent à maintenir la structure du sol et libèrent des aliments assimilables par les plantes. Du coup, inutile de stimuler les cultures artificiellement : les plantes trouvent tout ce qui leur faut pour pousser dans une terre restée vivante. Une biodiversité en bonne santé, c’est un système circulaire productif : vachement (bio)logique !
Le « lien au sol » est évidemment essentiel en bio : plein air et pâturage en élevage, cultures adaptées aux saisons en maraîchage… au plus proche des cycles naturels.
L’agriculture bio vise l’autonomie
En valorisant les cycles et ressources naturelles, que ce soit en maraîchage ou en élevage, le système bio choisit de tirer le meilleur parti de ce qui est naturellement à sa disposition. Il n’est plus nécessaire (et même interdit par le cahier des charges), d’utiliser des éléments extérieurs comme les engrais chimiques, pesticides, désherbants, etc.
Pour optimiser la production, il est donc essentiel de :
- Choisir les espèces animales et végétales les plus adaptées aux conditions naturelles et aux paysages,
- Favoriser le recyclage des ressources naturelles, en particulier la complémentarité sols-cultures-animaux dans une approche globale.
En élevage bio, l’exploitation fournit l’essentiel de l’alimentation du troupeau. Les vaches, par exemple, se nourrissent essentiellement d’herbe pâturée, ou de fourrage pendant l’hiver (autonomie fourragère). En retour, les animaux fertilisent les sols de l’exploitation par leurs déjections, directement dans la prairie, ou par la collecte à l’étable du fumier et lisier, épandu ensuite sur les cultures de la ferme. Ce fonctionnement permet aux éleveurs bio de ne pas acheter d’aliments pour leurs animaux, ni de fertilisants chimiques, et de ne pas être dépendants de l’industrie agrochimique.
En maraîchage, le travail peu mécanisé, sans utilisation d’intrants, permet aussi de réduire les dépenses. En plus d’être bien moins polluante, le système bio a des avantages économiques qui rendent les exploitations plus résilientes. En contrepartie, ce mode de production non intensif et autonome demande plus de temps et de main d’œuvre, par exemple pour le désherbage mécanique et non chimique. C’est pour cette raison que les produits de l’agriculture biologique sont globalement un peu plus chers à la vente.
En bio, meuh vaut prévenir que guérir
Le principe de précaution est très important en bio. Ça ne veut pas dire qu’on rejette systématiquement la nouveauté : au contraire, pour être performant en bio, il faut continuer à développer la recherche scientifique et les connaissances agronomiques. S’inspirer de techniques ancestrales qui ont fait leurs preuves tout en cherchant constamment à s’améliorer, c’est d’autant plus important si on n’a pas recours aux produits « magiques » (et toxiques) qui règlent le problème en deux tours d’épandage. Du coup, on observe beaucoup : les sols, les pousses, les prairies, l’état des animaux. Meuh on connaît tout ça, plus on est savant, et meuh ça marche !
Par exemple, en élevage, le soin porté aux animaux repose essentiellement sur l’observation attentive du troupeau. D’abord, de bonnes conditions de vie diminuent les facteurs stressants, impactant la santé des animaux. Ensuite, c’est en observant ses animaux que l’éleveur va repérer les symptômes. Si besoin, il utilisera des traitements à base de plantes telles que l’homéopathie ou l’aromathérapie, et en dernier recours seulement l’allopathie (autorisée au maximum trois fois dans l’année).
Même chose pour les cultures : plutôt que d’éradiquer, on organise la lutte biologique, avec des mécanismes naturels. Les rotations, l’utilisation de variétés végétales appropriées, ou encore la préservation des équilibres entre les insectes ravageurs et auxiliaires sont des moyens dont dispose l’agriculteur bio pour renforcer les capacités naturelles de résistance des plantes contre les agressions extérieures.
La bio est par nature équitable (et travaille à faire encore meuh)
Parce qu’elle se fonde sur le respect du vivant et des cycles naturels, la bio instaure des rapports plus équitables avec tous les habitants (et même les plus petits !) de notre planète. Chacun a son rôle à jouer pour que l’écosystème fonctionne : inutile de rappeler combien, par exemple, les insectes pollinisateurs sont indispensables dans le cycle naturel ! La préservation de la biodiversité est donc un objectif essentiel en bio.
C’est aussi en se fondant sur ce principe que la bio attache vachement d’importance au bien-être animal. C’est le mode de production le plus exigeant sur ce point, avec des critères bien définis et des normes vachement plus élevées qu’en conventionnel. En élevage laitier bio par exemple, les vaches doivent passer autant de temps que possible (suivant les conditions météos,) à pâturer dans la prairie. La densité des animaux est limitée sur la surface : on trouve en général une vache bio par hectare. Dans l’étable, la vache doit également disposer d’un espace bien aéré, de lumière et d’une surface minimum paillée pour se mouvoir librement. Des vaches heureuses, c’est quand même vachement bio !
Evidemment, on n’oublie pas les hommes dans tout ça. Être équitable, c’est aussi construire des relations justes et pérennes pour que les producteurs soient correctement rémunérés et protégés. Chez Les 2 Vaches, on est vachement fier d’avoir été les premiers à proposer des produits laitiers à la fois bio et équitable, puisque le lait de notre brassé bio est certifié équitable depuis 2019 !
Plus récemment, la FNAB vient de lancer le label « Bio Française Equitable »*, qui garantit aux consommateurs des légumes bio produits en France et un prix rémunérateur aux agriculteurs bio. On avance sur le bion chemin !
Dans toute l’Union européenne, le règlement (CE) n°834/2007 précise l’ensemble des règles à suivre concernant la production, la transformation, la distribution, l’importation, le contrôle et l’étiquetage des produits biologiques. Il est complété par des règlements d’application, notamment le règlement (CE) n°889/2008.
Un nouveau règlement est actuellement en préparation. Il entrera en application en janvier 2021.
Source : FNAB