Le label Bio, c’est ce qui permet de garantir qu’une production (brute ou transformée) respecte le cahier des charges bio. Meuh en France, il existe plusieurs labels bio : pourquoi ? Peut-on faire confiance à tous ? Rapide décryptage pour vous aider à y voir vachement plus clair !
Le mode de production biologique est parmi les plus contrôlés : pour pouvoir utiliser le label bio, il faut obtenir une certification, délivrée par un organisme public ou privé, agrée par l’Institut National de l’Origine et de la qualité (INAO). Il en existe actuellement une dizaine habilités à délivrer la certification : par exemple Ecocert, Afnor, Bureau Veritas (1)…
Lorsqu’un agriculteur ou un producteur demande la certification, il s’engage à être soumis à un contrôle annuel. Très complète, la visite annuelle porte sur tous les aspects de la production. Le demandeur doit présenter des documents (factures des fournisseurs, cahiers d’élevage…), et le contrôleur peut aussi procéder à des prélèvements sur place pour analyse. En plus de cette visite annuelle, des visites de “contrôle surprise” ne sont pas exclues ! S’il y a la moindre trace de pesticide lors d’un contrôle, ou tout autre entorse au cahier des charges AB, les agriculteurs seront sanctionnés et peuvent se faire retirer la certification.
2 labels officiels, reconnus par les pouvoirs publics français :
Le label bio de l’Union Européenne, dit “eurofeuille”, qui existe depuis 2010. Il certifie que le produit est conforme au règlement sur l’agriculture biologique de l’Union Européenne*.
Le label Agriculture Biologique (label AB), label national français crée en 1985. Comme depuis 2009, les critères du label AB sont alignés sur ceux du label bio européen, les deux labels sont équivalents ! D’ici quelques années, le label bio européen sera d’ailleurs le seul label en vigueur. Un peu plus simple pour les consommateurs !
Voilà donc le label de référence, auquel le consommateur peut accorder toute sa confiance.
4 Labels privés et indépendants
Voici 4 labels privés dignes de confiance, qui se sont développés parallèlement.
En plus de répondre au cahier des charges de la bio et d’être certifiés par le label UE, les 3 premiers ajoutent des critères complémentaires : local, ou biodynamique, ou cultures 100% (non mixtes)… Les contrôles sont fait par les mêmes organismes agrées.
- Label Bio Cohérence : critères de certification plus stricts que ceux de l’UE
- Label Demeter : certifie des produits issus de l’AB utilisant les principes de l’agriculture biodynamique
- Label Biocoop : priorité aux productions locales
- Le dernier, Nature & Progrès, est un peu différent : les produits n’ont pas la certification bio EU, et les contrôles sont faits par l’association elle-même. Le cahier des charges, très proche de celui du label Bio Cohérence, ajoute que les fermes ne doivent pas être localisées à moins de 500 mètres des grands axes routiers ou à proximité d’exploitations polluantes.
Meuh attention en revanche à ce qui ressemble à des labels, mais qui n’en sont pas : les logos qui proclament : “produits sans pesticide”, “cultivé sans pesticide de synthèse”, “zéro pesticide”… Ces logos ne sont pas soumis au respect du cahier des charges AB, et n’apportent pas de garanties sérieuses sur la qualité du produit : c’est seulement du marketing !
D’ailleurs, les résultats d’analyses réalisées en 2018 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) montrent que sur 94 produits contrôlés portant une de ces mentions, plus du tiers présentaient en réalité des résidus de pesticides à des doses significatives (2). Pas très bio tout ça !
(1) https://www.inao.gouv.fr/Espace-professionnel-et-outils/Controles-des-signes-d-identification-de-l-origine-et-de-la-qualite-SIQO/Les-organismes-de-controle
(2) https://www.quechoisir.org/actualite-labels-sans-pesticides-la-mefiance-s-impose-n82235/
*https://ec.europa.eu/agriculture/organic/eu-policy/eu-rules-on-production/legal-frame_fr
https://www.economie.gouv.fr/particuliers/comprendre-labels-bios