La p’tite histoire du sucre bio et équitable

« Trade, not aid ! » : du commerce, pas de l’assistance ! Ce sont les producteurs de café, impactés par la chute des cours, qui les premiers lancent ce cri d’urgence à la Commission des Nations Unies en 1964. Alors que les producteurs du Sud veulent être acteurs de leur propre développement, les consommateurs du Nord manifestent aussi leur désir de pouvoir acheter des produits éthiques : le système de solidarité concrète, base du commerce équitable, voit ainsi le jour.

Le principe est simple : d’un côté les acteurs du commerce équitable du Nord s’engagent à acheter aux producteurs du Sud leurs produits à un prix juste et rémunérateur, tenant compte des coûts réels de production, en limitant le plus possible les intermédiaires de la commercialisation, en assurant des relations de longue durée, et en participant directement à la mise en place de projets. De l’autre, les producteurs du Sud s’engagent à organiser le travail de production de manière démocratique, en respectant des conditions environnementales et sociales, et à participer activement au développement au niveau local.

Peu à peu, dans les années qui suivent, la filière équitable se développe pour d’autres denrées. Longtemps réservé aux relations commerciales Nord-Sud, avec des pays en développement et pour des produits exotiques, le commerce équitable s’étend depuis 2014 aux relations avec tous les producteurs, y compris français : d’ailleurs, le bion lait de Normandie, matière première de nos yaourts et desserts bio, est aussi du lait bio et certifié équitable !

Le sucre de canne bio et équitable qui donne toute la douceur à nos bions yaourts est produit et récolté au Brésil, dans l’état de São Paulo, au sud-est du pays. Ce sucre, de la marque Global Organics®, est une marque du groupe familial brésilien Balbo. Les 2 Vaches a choisi Global Organics® non seulement pour son agriculture bio mais aussi pour son attachement au développement équitable, durable et responsable.

• Quand les techniques traditionnelles font du mal à la planète… 

Leontino Balbo Junior arrive en 1984 à la tête du groupe fondé par son grand-père. Il se désole de constater que la production conventionnelle de sucre au Brésil a vachement d’impacts négatifs sur les sols et la biodiversité :  les engrais et pesticides utilisés épuisent les sols, polluent l’eau, nuisent à la santé humaine et à celle de la biodiversité. La technique traditionnelle du brûlis, qui consiste à brûler la canne à sucre à maturité avant d’être récoltée pour la débarrasser des feuilles et des pédoncules, génère un énorme gaspillage d’eau : « Une fois brûlée, la canne dégage une matière sirupeuse comme le miel, qui coule au sol. Quand les moissonneuses la collectent avec le reste, elle est pleine de poussière », explique-t-il (1). Il fallait alors plus de 3 millions de litres d’eau par heure pour nettoyer une machine…

• On adopte des techniques de production agricoles vachement novatrices !

Face à cette situation pas fameuhse et persuadé qu’il est essentiel maintenir les sols vivants pour qu’ils soient fertiles, il lance dès 1987 le projet « Cana Verde » (Canne à Sucre Verte) : il met fin à la technique du brûlis, les pieds de canne sont coupés après la récolte et les résidus de coupe servent à protéger et nourrir le sol. Grâce à ce procédé, le sol retrouve des nutriments et le couvert végétal contribue à réduire les mauvaises herbes. Pour réguler les attaques des insectes nuisibles, il abandonne les produits chimiques et opte pour l’utilisation des insectes auxiliaires. Enfin, pour limiter la compression des sols, il décide d’équiper les machines de pneus ultralégers et partiellement dégonflés avant d’aller dans les champs.

Après des années d’essais et beaucoup de persévérance, la plantation de canne à sucre familiale est certifiée bio en 1997. Aujourd’hui, des dizaines d’espèces animales sont revenues vivre sur les plantations…

En 2014, la production de sucre de la marque Global Organics reçoit la certification des normes du Fair Trade, reconnues internationalement comme commerce équitable. Cette certification atteste que l’entreprise favorise le développement social des communautés là où elle est implantée.

Le commerce bio et équitable préserve l’environnement de ceux qui produisent le sucre et a un impact positif en s’engageant à soutenir le développement de leurs communautés. Ainsi, concrètement, des projets ont été mis en place localement (2), comme « L’Associação Amigos do Bairro Alvorad », qui vise à promouvoir l’assistance sociale, les activités sportives et de loisirs, le soutien à l’éducation, l’intégration sociale, le bénévolat et autres projets… Actuellement, il touche 1 600 personnes, des enfants aux personnes âgées.

Autre exemple, la création d’une vidéothèque/bibliothèque pour 400 jeunes enfants et adolescents, qui permet de travailler avec des ressources audiovisuelles (vidéo, cinéma, documentaires), de la musique, de la lecture et des jeux éducatifs dans le processus d’enseignement-apprentissage.

Les 2 Vaches s’est engagé dans un travail de sourcing vachement exigeant, pour qu’à terme les ingrédients utilisés dans nos recettes soient certifiés équitables : c’est déjà le cas du lait bio normand, du sucre en achat direct, du cacao, du café, de la mangue, des fruits de la passion, de la goyave, de la noix de coco… Parce qu’on veut toujours faire meuh, nous avons pour objectif, entre autres, que d’ici deux ans, 90% du poids de nos produits soit constitué d’ingrédients équitables.

Et pour en savoir plus sur tous nos ingrédients, c’est par là !

A chaque fois que c’est possible, nous choisissons des ingrédients bio et équitables produits en France. Si nous avons choisi Global Organics pour notre sucre bio, plutôt que par exemple du sucre de betterave bio produit en France, c’est parce que la filière n’est pas encore assez développée pour répondre à la demande. En France, la production de sucre certifié bio est très récente, puisqu’elle date de 2019 ! Les surfaces augmentent : de 253 hectares de betteraves sucrières cultivées en bio en 2019, à 1069 hectares en 2020 (3). D’ici quelques années, nous pourrons peut-être nous approvisionner en sucre bio français : une bionne piste à suivre !