Le commerce équitable fait en France, c’est encore meuh !

En 1964, “Trade, not aid !”*, le cri d’urgence lancé à la Commission des Nations Unies par les producteurs de café impactés par la chute des cours, réveille les consciences.

Les producteurs du Sud veulent être acteurs de leur propre développement et les consommateurs du Nord veulent pouvoir acheter des produits éthiques : les bases du commerce équitable, système de solidarité concrète, sont jetées.

Les acteurs du commerce équitable du Nord s’engagent à acheter aux producteurs du Sud leurs produits à un prix juste et rémunérateur, tenant compte des coûts réels de production, en limitant le plus possible les intermédiaires de la commercialisation, en assurant des relations de longue durée, et en participant directement à la mise en place de projets. Les producteurs du Sud s’engagent à organiser le travail de production de manière démocratique, en respectant des conditions environnementales et sociales, et à participer activement au développement au niveau local.

Le terme “commerce équitable” a longtemps été réservé aux relations commerciales Nord-Sud, avec des pays en développement : il concernait alors surtout des produits exotiques comme le sucre, le café, ou le cacao… Tout change en 2014, avec la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire qui étend la définition du commerce équitable à des relations avec tous les producteurs, y compris en France.

Levier social pour que les agriculteurs vivent dignement de leur travail, le commerce équitable est aussi un outil de la transition écologique : “ Les agriculteurs subissent des prix trop bas, de plus en plus volatiles, et ne parviennent plus à vivre de leur travail. Ces prix bas coûtent en réalité cher à notre société : coûts de la dépollution de l’eau, maladies occasionnées par les pesticides, perte de biodiversité, etc.”, explique Marc Dufumier, agronome et Président de Commerce Équitable France. “Le commerce équitable « Origine France » est une manière de structurer des filières agro-alimentaires plus agro-écologiques et plus durables pour les générations futures.”

En France, la garantie des engagements de commerce équitable est régulée par deux choses : une loi, et des labels privés qui apportent aux consommateurs la preuve de la conformité entre les pratiques et les engagements du cahier des charges.

Actuellement, 4 labels proposent des cahiers des charges et modalités de contrôle sur des filières françaises :

Le label BioPartenaire®, porté par l’association BioPartenaire, a développé un référentiel de contrôle spécifique aux filières françaises équitables en agriculture bio, pour des produits vendus en magasins Bio.

Le label Fair for Life, porté par l’organisme de certification Ecocert. Il s’agit d’un label universel, adapté aussi bien pour les filières internationales que françaises.

Le label Agri-Ethique, label de “commerce équitable origine France” créé en septembre 2018, concerne 13 coopératives et 22 entreprises dans les filières blé (meuniers et boulangers), produits laitiers et porc.

Le label Bio Equitable en France, lancé en 2020, fait suite aux partenariats initiés depuis plusieurs années sous les marques Ensemble pour Biocoop et Paysan d’Ici pour l’entreprise Ethiquable.

Saviez-vous que le lait bio normand que nous utilisons pour fabriquer nos yaourts est certifié équitable Fair for Life ? On vous raconte tout sur l’engagement de Les 2 Vaches !