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Alternatives aux pesticides : le bio-contrôle

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Alternatives aux pesticides : le bio-contrôle
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La Bio Kezako ?
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06/09/17

Les 2 Vaches vous explique tout sur le bio-contrôle : des insectes pour protéger les cultures ?

Produits nocifs contre insectes nuisibles

Certains organismes vivants, comme les insectes « ravageurs » qui se nourrissent ou pondent sur les cultures, sont nuisibles aux récoltes. Pour éliminer acariens, chenilles, doryphores et autres pucerons, les agriculteurs utilisent depuis une cinquantaine d’années des pesticides chimiques. Mais avec le recul, on sait maintenant que ces produits ont des effets vachement néfastes sur la santé et l’environnement (pollution de l’air et de l’eau, menace sur la biodiversité).

Parce qu’ils ne sont pas sélectifs, ces insecticides éliminent les « mauvais » insectes, mais aussi ceux qui sont indispensables à la biodiversité, comme les abeilles ou autres insectes pollinisateurs ! Autres problèmes : certains insectes deviennent résistants au fil du temps, et d’autres prolifèrent parce que leurs prédateurs naturels ont été éradiqués… Depuis le Grenelle de l’Environnement de 2007, l’objectif est clair : réduire massivement l’utilisation des pesticides en France. Alors quelles sont les bio-nnes pistes qui s’offrent aux agriculteurs pour se débarrasser des insectes nuisibles, sans utiliser de produits chimiques, tout en continuant à produire suffisamment ?

Sur la bio-nne piste

L’une des solutions pour défendre les cultures serait d’utiliser les ressources naturelles : les insectes auxiliaires, « ravageurs de ravageurs ». La solution du « bio-contrôle* », ou bio-protection, est d’ailleurs connue depuis bien longtemps : trois cents ans avant notre ère, les Chinois lâchaient déjà des fourmis prédatrices d’insectes ravageurs pour protéger les mandariniers ! L’ingénieur agronome Marc Dufumier** voit dans ces cycles naturels une piste vachement intéressante et efficace pour préserver la biodiversité : on peut compter sur la coccinelle pour neutraliser le puceron, le scarabée pour neutraliser la limace, etc.

Aujourd’hui, le bio-contrôle ne représente encore que 5 % du secteur de la protection des cultures, mais il suscite, partout dans le monde, de plus en plus d’intérêt. En France, le ministre de l’agriculture vient d’ailleurs d’élaborer une feuille de route avec des mesures concrètes pour encourager les agriculteurs à utiliser ces pratiques.

A meuhnipuler avec précaution

La piste est bio-nne, même si l’utilisation du bio-contrôle n’est pas évidente en plein champs : les insectes sont du matériel vivant, qui peut se déplacer ou être balayé par un coup de vent ! Sans oublier que la lutte biologique n’est pas compatible avec l’agriculture qui utilise des pesticides : si des insecticides sont utilisés à proximité, tous les insectes, utiles ou ravageurs, disparaîtront… Autre limite à son développement, le coût plus élevé de cette méthode pour les agriculteurs.

Plus embêtant, ce marché en pleine croissance n’a pas tardé à être pris d’assaut par les géants de l’agrochimie mondiale : Monsanto comme Bayer se sont lancés dans le développement de programmes dédiés pour conquérir ce marché prometteur d’environ 2 milliards de dollars par an. Voilà de quoi modérer notre enthousiasmeuh ! Ces programmes s’intéressent à la possibilité d’utiliser des virus qui s’attaquent aux ravageurs, ou à importer des organismes vivants exotiques pour lutter contre des insectes qui viennent eux-mêmes d’autres pays… A grande échelle, ces manipulations sur des mécanismes naturels sont un peu inquiétants et risqueraient de dérégler un écosystème fragile.

Cette « technologie verte », aussi intéressante soit-elle, mérite de faire l’objet d’études, d’expertises claires et indépendantes : il faut faire évoluer le modèle agricole, mais avec prudence et vigilance. Parce que, comme vous, Les 2 Vaches veulent un monde vraiment  plus bio !

*Le bio-contrôle est l’ensemble des méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels (insectes, bactéries…) Source : http://agriculture.gouv.fr/Le-bio-controle-pour-la-protection

**Marc Dufumier, ingénieur agronome, enseignant-chercheur à l’AgroParisTech




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